PODCASTHON - L' Affaire Julia Maiana

29/03/2023

Bienvenus dans ce nouvel épisode spécial de Caput Mundi. Aujourd'hui nous participons au Podcasthon, évènement caritatif, réunissant plus de 340 podcasteur.ice.s. C'est l'occasion pour nous de vous proposer une enquête inédite, l'affaire Julia Maiana, femme morte des mains de son mari et à qui son frère et son fils ont élevé un monuments que nous avons retrouvé à Lyon. Qui était Julia Maiana ? Pourquoi cet épitaphe racontant les circonstances de sa mort ?  Est-il courant de retrouver ce genre de témoignage ? Comment cet assassinat est-il perçu par la société romaine du II-IIIème siècle de notre ère ? 

Analysons cet inscription pour comprendre le rôle de la femme dans la société romaine et la questions des violences grâce à cette source conservée au musée de Lyon.

Nous profitons de ce moment particulier de générosité des podcasts francophones, pour faire appel à vos dons. Avec cet épisode, nous soutenons l'association Fondations des femmes, car les féminicides et les violences conjugales et intra-familliale sont un sujet pour notre société.

"La Fondation des Femmes, abritée par la Fondation de France, est la structure de référence en France pour la liberté et les Droits des Femmes et contre les violences dont elles sont victimes. Grâce aux dons qu'elle reçoit, elle apporte un soutien financier, juridique et matériel aux initiatives associatives à fort impact, sur tout le territoire."


Pour en savoir plus : https://fondationdesfemmes.org/

Pour faire votre promesse de don : https://podcasthon.org/


Merci à tous !

Lecteur épisode

L'Inscription

Photo : Arnaud Fafournoux


Julia Maiana, vue par l'IA.

Communication de la Fondation des Femmes #PLUSJAMAISSEULES


Transcription

Diis Manibus et quieti aeternae Iuliae Maianae, feminae sanctissimae, manu mariti crudelissim(i) interfectae, quae ante obiit quam fatum dedit ; cum quo vixit annos XXVIII ; ex quo liberos procreavit duos ; puerum annorum XVIII, puellam annorum XVIII O fides, O pietas ! Iulius Maior, frater, sorori dulcissimae, et M. Genuinius Ianuaris, filius eius, ponendum curaverunt et sub ascia dedicaverunt.

***

D(is) M(anibus) / et quieti aeternae / Iuliae Maianae femi/nae sanctissimae

manu / mariti crudelissim(i/e/a) inter/fect(ae) quae ante obi(i)t quam fatum / dedit

cum quo vix(it) ann(os) XXVIII ex / quo liber(os) procreav(it) duos puerum

/ ann(orum) XVIIII puellam annor(um) XVIII / o fides o pietas Iul(ius) Maior

fra/ter sorori dulciss(imae) et [Ing]enuinius / Ianuarius fil(ius) eius p(onendum)

[c(uraverunt) et su]b a(scia) d(edicaverunt)

Traduction

« Aux dieux Mânes et au repos éternel de Julia Maiana, femme très vertueuse, assassinée de la main d'un cruel mari, morte avant le terme fixé par le destin. Elle a vécu avec lui 28 ans et a eu de lui deux enfants : un garçon de 19 ans, une fille de 18 ans. O foi, O piété conjugale ! Julius Major, son frère, à sa sœur bien aimée, et Marcus Genuinius lanuarius, son fils, ont élevé ce tombeau et l'ont dédié sous l'ascia. »

Traduction du Musée de Lyon.


Bibliographie

L'inscription dans le CIL : CIL, XIII, 2182`

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